
Comprendre les douleurs à l’aine pendant les squats : d’où viennent-elles et comment les soulager
Zoom sur les causes fréquentes des douleurs inguinales pendant le squat et les solutions efficaces pour les traiter durablement
Pourquoi l’aine est-elle si sollicitée lors d’un squat ?
La région de l’aine, appelée aussi zone inguinale, est un carrefour anatomique sensible où se croisent muscles, tendons, ligaments et nerfs. Pendant le mouvement du squat, une charge importante est transférée vers les fléchisseurs de hanche, les adducteurs et le plancher pelvien. Si la technique n’est pas optimale, ou si certaines zones sont trop raides ou trop faibles, cela peut provoquer une douleur aiguë, tirante ou brûlante dans l’aine.
Les muscles fréquemment impliqués sont l’adducteur long, le gracile et le pectiné. Lorsqu’un ou plusieurs de ces muscles sont contracturés, inflammés ou mal activés, la douleur peut apparaître dès la phase descendante du squat ou lors de la remontée.
Il est essentiel de différencier la douleur musculaire de la douleur articulaire ou nerveuse. L’emplacement précis, la nature de la douleur (ponctuelle, irradiante, sourde, vive) et le moment où elle survient permettent d’en deviner l’origine.
Causes fréquentes de douleurs à l’aine pendant les squats
Plusieurs facteurs peuvent expliquer l’apparition de douleurs inguinales pendant les squats. Voici les plus courants :
- Conflit fémoro-acétabulaire (FAI) : contact anormal entre le col du fémur et le cotyle de la hanche, créant une douleur profonde à l’aine.
- Élongation ou déchirure des adducteurs : résultant d’un mouvement brusque ou d’un entraînement excessif.
- Pubalgie : inflammation des tissus mous de la symphyse pubienne, souvent observée chez les sportifs de haut niveau.
- Tension excessive du plancher pelvien : provoquée par une mauvaise respiration ou un mauvais gainage.
- Lésion du labrum de la hanche : entraînant des sensations de blocage ou de claquement dans l’articulation.
- Syndrome de compression nerveuse : le nerf obturateur ou génito-fémoral peut être irrité ou coincé, entraînant des douleurs irradiantes.
Chaque situation requiert une approche individualisée. Une simple gêne peut parfois cacher une lésion plus profonde, d’où l’importance d’analyser précisément les symptômes.
Les erreurs techniques fréquentes à l’origine des douleurs
Même les pratiquants expérimentés peuvent adopter une mauvaise posture sans s’en rendre compte. Les erreurs les plus fréquentes incluent :
- Position des pieds inadaptée (trop écartés ou trop serrés)
- Inclinaison excessive du buste vers l’avant
- Mobilité réduite des hanches, entraînant des compensations
- Effondrement des genoux vers l’intérieur (valgus du genou) pendant la flexion
- Absence de gainage ou mauvaise activation du tronc
Ces erreurs créent des déséquilibres biomécaniques qui sursollicitent certaines structures, notamment les muscles de l’aine.
Signes d’alerte à ne pas négliger
Certaines douleurs méritent une attention particulière. Consulte un professionnel si tu remarques :
- Douleur persistante après plusieurs jours
- Irradiation vers le bas-ventre, la cuisse ou la hanche
- Claquements ou blocages ressentis dans la hanche
- Gonflement ou sensation de chaleur dans l’aine
- Diminution de la force ou de l’amplitude de mouvement
Ce type de symptômes pourrait indiquer une lésion tendineuse, articulaire ou nerveuse, et nécessite un diagnostic spécialisé.
Habitudes quotidiennes qui fragilisent l’aine
Le squat ne doit pas porter toute la responsabilité. Tes habitudes de vie influencent grandement l’état de ton système musculosquelettique. Parmi les plus courantes :
- Posture assise prolongée (surtout jambes croisées)
- Conduite sur de longues distances sans pauses
- Sommeil en position fœtale ou jambes repliées
- Vêtements trop serrés, créant une compression de l’aine
Ces facteurs créent des tensions chroniques, réduisent la mobilité et augmentent la vulnérabilité lors d’un effort physique.
Tests simples pour évaluer la source de la douleur
Avant de consulter un kinésithérapeute, tu peux effectuer certains autotests :
- Étirement des adducteurs en position allongée : si la douleur apparaît ici, les muscles internes sont probablement raides.
- Flexion de la hanche contre résistance : une douleur profonde peut indiquer un problème intra-articulaire.
- Palpation du pubis ou des tissus environnants : douleur = inflammation ou tension locale.
- Squat sans charge : si la douleur persiste sans poids, le problème est probablement structurel.
Ces tests ne remplacent pas une consultation médicale, mais ils donnent des indices utiles sur l’origine du problème.
L’échauffement ciblé : l’étape que trop de sportifs oublient
Beaucoup de blessures pourraient être évitées avec un échauffement bien conçu. Il doit inclure :
- Mobilisation des hanches et des adducteurs : fentes latérales, rotations internes/externes
- Activation des fessiers : pas chassés avec élastique, fire hydrants
- Gainage dynamique : bird-dogs, dead bugs, planches
- Étirements actifs du psoas et du plancher pelvien
Il est essentiel de préparer les muscles sollicités au mouvement complexe qu’est le squat.
Rééquilibrer mobilité et force : la clé de la guérison
La douleur est souvent le symptôme d’un déséquilibre. Pour rétablir l’harmonie entre mobilité et force, il faut :
- Relâcher les tensions (foam roller sur adducteurs, quadriceps, fessiers)
- Améliorer la mobilité active : cercles articulaires des hanches, fentes dynamiques
- Renforcer l’aine en isométrie : pressions douces contre un ballon ou coussin
- Reprendre la charge progressivement avec des variantes plus faciles
- Travailler en unilatéral pour corriger les asymétries (split squats)
Ce processus demande régularité et progressivité.
Influence de la chaussure et du sol d’entraînement
On sous-estime souvent l’impact du sol et des chaussures. Un sol instable ou une chaussure trop molle modifie l’alignement du bassin et favorise les déséquilibres.
Pour un squat sûr :
- Chaussures à semelle plate et rigide
- Surface plane et stable
- Éviter de s’entraîner pieds nus, sauf si on maîtrise parfaitement la posture
Ces détails améliorent l’efficacité mécanique et réduisent les contraintes sur la hanche.
Adapter le squat à ta morphologie
Il n’existe pas de squat "parfait" valable pour tout le monde. La longueur des fémurs, l’orientation des hanches et la souplesse des chevilles influencent la posture idéale.
Teste différentes variables :
- Largeur des pieds (à hauteur d’épaules ou plus)
- Angle d’ouverture (5° à 30°)
- Profondeur de la flexion (arrête-toi avant que la douleur apparaisse)
Ce travail exploratoire permet de trouver la position qui respecte ton anatomie.
Reprendre la charge progressivement
Après une douleur à l’aine, il est indispensable de réintroduire la charge par étapes :
- Commencer avec des goblet squats légers
- Ajouter des pauses en bas du mouvement pour améliorer le contrôle
- Intégrer des tempo squats (descente lente) pour limiter l’accélération
- Travailler les chaînes musculaires autour de la hanche sans surcharge
L’objectif est de retrouver la confiance en tes appuis et ta stabilité.
Réagir immédiatement à une douleur soudaine
Si la douleur apparaît en pleine séance :
- Interromps la série immédiatement
- Bascule vers une variante moins douloureuse (box squat, leg press)
- Applique froid ou chaleur, selon la nature de la douleur
- Effectue des mouvements de mobilité douce en fin de séance
Écouter son corps permet de prévenir l’aggravation.
Exercices alternatifs pendant la récupération
Si le squat reste douloureux, maintiens ta force avec :
- Soulevé de terre avec barre hexagonale
- Presse à cuisses
- Step-ups ou montées sur banc
- Ponts fessiers et hip thrusts
- Adductions contrôlées avec élastique ou poulie
L’objectif est de stimuler les groupes musculaires cibles sans irriter la zone douloureuse.
Soutenir la récupération avec une nutrition adaptée
Certains compléments peuvent accélérer la régénération :
- Magnésium pour détendre les muscles
- Oméga-3 contre l’inflammation
- Vitamine C + collagène pour les tendons et ligaments
- Curcumine (extrait de curcuma) comme anti-inflammatoire naturel
Une bonne hydratation, du sommeil profond et des pratiques relaxantes (respiration guidée, sauna, yoga doux) sont également essentielles.
Renforcer durablement la zone inguinale
La solution sur le long terme passe par :
- Une meilleure mobilité des hanches
- Un tronc solide et actif
- Un équilibre musculaire global
- Une conscience corporelle accrue à chaque mouvement
Les douleurs à l’aine en squat ne sont pas une fatalité. Elles sont un signal d’alerte que ton corps envoie pour t’inviter à bouger plus intelligemment et de manière plus équilibrée.